OUR RELATIONSHIP WITH FRANCOPHONE AFFAIRS
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Pour toute question relative à la francophonie au sein de l’AÉUM ou de l’Université
Veuillez contacter la Commissaire aux affaires francophones à caf@ssmu.ca. Restez à l’affût des actualités de la vie francophone et francophile sur le campus en suivant les pages Facebook et Instagram de la Commission des affaires francophones (CAF).
Le français à McGill? Quelle drôle d’idée!
L’Université McGill étant le bastion académique anglophone de Montréal, il serait facile de penser que le français est persona non grata entre ses murs. Détrompez-vous : McGill ne renie pas ses racines montréalaises et québécoises. Sa population francophone en est la preuve. En effet, 20% de la communauté étudiante et 21% du personnel déclarent avoir le français comme langue maternelle (Vivre McGill en Français). 57% des personnes nouvellement admises à l’Université déclarent bien ou très bien parler le français. Par ailleurs, depuis 2011, McGill est associée à l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), regroupant plus de 1 000 établissements d’enseignement supérieur et de recherche répartis dans 119 pays (AUF).
Les échanges en français n’en finissent pas de fleurir sur le campus et font vivre cet écosystème, certes fragile, mais résilient. Provenant des quatres coins du monde, la communauté étudiante francophone est très diverse. La communauté étudiante mcgilloise regroupe notamment des membres d’origine québécoise, française, haïtienne, ou marocaine (profil des étudiant.e.s internationaux), la langue française est multiple sur le campus et promouvoir son usage revient donc à promouvoir l’accessibilité. Assurer le bilinguisme des services est essentiel pour répondre aux besoins de la population étudiante francophone et permettre son épanouissement dans la communauté. En plus de disposer d’une politique sur l’usage du français, McGill propose plusieurs programmes universitaires et professionnels pour enseigner la langue française. En outre, la Charte des droits de l’étudiant de l’Université défend les droits francophones à l’article 19, qui stipule que “Tous les étudiants ont le droit de rédiger leurs examens, leurs thèses et mémoires dans l’une ou l’autre langue, sauf dans les cours dont l’un des objectifs primordiaux est la connaissance d’une langue”. Engagée dans la promotion de ce droit, l’AÉUM continue à sensibiliser le corps professoral et les étudiant.e.s nouvellement admis.e.s.
Histoire francophone
(Extrait adapté du rapport “Un aperçu de l’impact de l’article 19 de la Charte des droits de l’étudiant sur la population francophone”)
“Il y a toujours eu des tensions entre l’Université McGill et sa communauté francophone – et de cette tension était née une agitation militante. La Révolution tranquille a été une période de bouleversements au sein de la société québécoise avec des changements dans la composition socio-politique de la province. Un sentiment de conscience collective a fait son apparition à la surface de la classe ouvrière québécoise, qui était majoritairement composée d’habitant·e·s francophones. Tout au long de la Révolution tranquille, des grèves syndicales organisées ont eu lieu dans la province, dont plusieurs à Montréal.
En 1968, le mécontentement grandissant parmi les étudiant·e·s francophones fut exacerbé par ce qu’ils·elles considéraient comme un manque d’options académiques. Montréal comptait trois universités anglophones (Loyola, Université McGill et Sir George William) et une seule université francophone. Avec plus de 10 000 étudiant·e·s francophones espérant obtenir leur diplôme des cégeps cette année-là, il n’y avait pas assez de places universitaires disponibles pour les accueillir, d’autant plus que les établissements exclusivement anglophones priorisaient en effet les besoins des intervenant·e·s anglophones au détriment de ceux des candidat·e·s francophones potentiel·le·s. C’était dans cet environnement politique que l’Opération McGill français naquit.
Bien que quelques étudiant·e·s francophones de l’Université McGill aient reçu un soutien et une aide à la mobilisation par des groupes étudiants externes, ils·elles ont vu peu du même soutien de la part de la propre société étudiante (l’AÉUM) qui dans certains cas, est allée jusqu’à tenter d’empêcher ses progrès. Avant la manifestation, le McGill Daily, qui, à l’époque, n’avait pas encore obtenu son indépendance du gouvernement étudiant, cherchait à imprimer 100 000 exemplaires d’une édition spéciale à l’appui de l’Opération McGill français – mais une semaine avant l’événement, l’AÉUM avait décidé de refuser à la publication les fonds nécessaires pour imprimer l’édition spéciale. Après que le McGill Daily ait réussi à trouver les 10 415 $ (ajusté en fonction de l’inflation économique), l’AÉUM a continué de refuser d’appuyer la manifestation, affirmant qu’elle opposait inutilement de mettre les Québécois·e·s contre les Québécois·e·s. Les exigences du mouvement telles qu’énumérées dans l’édition spéciale du McGill Daily se centralisent sur l’intégration des étudiant·e·s francophones, la francisation de l’Université McGill et l’équité économique.
En réponse à leurs demandes et pour limiter la tourmente sociale qui a pu découler de l’activisme social de l’organisation, le principal de l’époque H. Rocke Robertson proposa un changement de politique à l’Université McGill pour permettre des cours optionnels en français, la transition vers une administration bilingue, et surtout, le droit des étudiant·e·s de soumettre leurs travaux écrits en français. Ceci est à l’origine de l’article 19 de la Charte des droits de l’étudiant: un compromis administratif envers les demandes de francisation posées par la communauté francophone marginalisée de l’Université de McGill.
Le 28 mars 1969, l’Opération McGill français eut enfin lieu. À l’époque, il s’agissait de la plus grande manifestation depuis la Seconde Guerre mondiale, avec les journaux anglais faisant état d’une participation d’environ 7 000 participant·e·s et les journaux français d’environ 15 000 participant·e·s. Malheureusement, aucune de leurs revendications ne fut satisfaite par l’administration de l’Université, et après l’ouverture de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM), un bon nombre de ceux·celles qui étaient actif·ve·s par crainte d’un manque de sièges au sein des universités québécoises ont perdu leur intérêt pour la mouvement, et finalement le RSA s’est désintégré pour être rappelé dans les annales de l’histoire du Québec. Cependant, leur marque sur l’Université McGill est toujours présente avec l’institutionnalisation de l’article 19 dans la Charte des droits de l’étudiant de l’Université McGill.”
Maux francophones
L’AÉUM a toujours des liens ambivalents avec les affaires francophones. Bien que l’Association soit bilingue de jure, la réalité est parfois plus compliquée. En effet, de nombreuses problématiques furent soulignées ces dernières années. La Commission des affaires francophones a été ballottée à travers les portefeuilles de l’AÉUM, ce qui a nui au maintien d’une véritable mémoire institutionnelle francophone au sein de l’Association. Par ailleurs, l’AÉUM a connu des problèmes de traduction ainsi que l’échec des frais du plan de francisation. C’est pour remédier à ces problèmes que l’Association a proposé et commencé à mettre en œuvre diverses mesures avec en tête de liste la création d’un poste permanent pour assurer la traduction vers le français (5 year Plan).
Commission des affaires francophones/Francophone Affairs Committee (Conseil législatif)
Les affaires francophones ont été sous-représentées au cours des dernières années. Historiquement, la Commission des affaires francophones (CAF) a pour mandat d’accroître la visibilité des enjeux francophones sur le campus. Après être resté inactif pendant quelques années, ce comité a été relancé à l’automne 2017.
La Commissaire aux affaires francophones préside la CAF, à laquelle siègent des groupes étudiants francophones sur le campus ainsi que des membres indépendants. La CAF a pour mandat de représenter les francophones auprès de l’administration de McGill (auprès du Comité pour la promotion du français) et du Conseil législatif de l’AÉUM, entre autres.
Depuis janvier 2021, la Commissaire est également chargée de la supervision du processus de traduction et du soutien au département des communications de l’AÉUM.
Durant l’année 2022-2023, la CAF a réalisé plusieurs projets importants. En voici quelques-uns :
- Les règlements internes de la CAF ont été modifiés afin de garantir deux sièges à des membres indépendants de la communauté étudiante mcgilloise;
- La CAF a contribué à l’embauche d’une traductrice à temps plein pour l’AÉUM;
- Un stage rémunéré en traduction a été créé à McGill en collaboration avec le Département des littératures de langue française, de traduction et de création;
- Une page Instagram a été créée afin de mieux rejoindre la communauté francophone de McGill.
Pour vous impliquer auprès de la communauté francophone de McGill, écrivez-nous à l’adresse caf@ssmu.ca ou sur nos réseaux sociaux. Merci pour votre intérêt!